Les rĂ©sidus mĂ©dicamenteux dans l’eau

14 février 2011 par J. REVY | Commentaires fermés | 657 vues

Antibiotiques, hormones, antidouleurs, antidĂ©presseurs, bĂŞtabloquants ou contraceptifs… sont autant de substances rejetĂ©es dans les milieux aquatiques quotidiennement. Ces rĂ©sidus sont soupçonnĂ©s d’ĂŞtre Ă  l’origine de diminutions importantes de la faune aquatique et d’une fĂ©minisation de certaines populations.

Si la communauté scientifique travaille depuis plusieurs années sur la question des risques sanitaires, leur dégradabilité, leur persistance ou leur réaction dans le milieu sont encore peu connues. Les médicaments sont en effet des substances biologiquement actives qui se caractérisent par une grande diversité de structure chimique.

Une grande partie de ces concentrations est due aux rejets des stations d’Ă©puration qui, selon les scientifiques, ne constituent pas une barrière significative. Les rĂ©sidus de mĂ©dicaments, lorsqu’ils ne sont pas totalement dĂ©gradĂ©s dans l’organisme, sont excrĂ©tĂ©s dans les selles et les urines sous leur forme initiale ou sous la forme d’un ou plusieurs mĂ©tabolites.

Un plan national de maĂ®trise des rĂ©sidus mĂ©dicamenteux dans l’eau a Ă©tĂ© lancĂ© dans le cadre du Plan National SantĂ© Environnement 2 (PNSE2) 2009-2013, co-pilotĂ© par les ministères de l’Ecologie et de la SantĂ©. L’objectif de ce plan est justement d’amĂ©liorer la connaissance et de rĂ©duire les risques liĂ©s Ă  ces rejets de mĂ©dicaments dans l’environnement, alors qu’il n’existe actuellement pas de limite de qualitĂ© pour ces rĂ©sidus dans les rĂ©glementations europĂ©enne et française.

Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par l’Anses et l’Afssaps a montrĂ© que pour environ 75% des Ă©chantillons d’eaux traitĂ©es  »qu’elles soient d’origine souterraine ou superficielle, aucune de ces 45 molĂ©cules » n’a Ă©tĂ© quantifiĂ©e (hors cafĂ©ine qui est aussi un marqueur de l’activitĂ© humaine). Pour les 25% d’Ă©chantillons  »positifs » restants, les analyses ont en revanche rĂ©vĂ©lĂ© la prĂ©sence simultanĂ©e d’une Ă  quatre molĂ©cules. Hormis la cafĂ©ine, il s’agit principalement de la carbamazĂ©pine (anti-Ă©pileptique) et de l’oxazĂ©pam (anxiolytique). 90% des Ă©chantillons ont prĂ©sentĂ© une concentration maximale cumulĂ©e infĂ©rieure Ă  25 nanogrammes par litre (ng/l), soit  »1.000 Ă  un million de fois infĂ©rieures aux doses thĂ©rapeutiques », selon les Agences. Mais pour 5% d’entre eux, elle Ă©tait supĂ©rieure Ă  100 ng/l.

Les trois principales molĂ©cules dĂ©tectĂ©es feront l’objet  »d’une Ă©valuation sanitaire et environnementale » par les deux Agences.

Cette Ă©tude s’inscrit dans le cadre d’un plan interministĂ©riel d’actions sur les rĂ©sidus de mĂ©dicaments dans les eaux. La publication du plan d’actions est prĂ©vue pour le 1er trimestre 2011.

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