RTE étudie un scénario de baisse de la production nucléaire d’ici 2030

25 juillet 2011 par J. REVY | 2 Commentaires | 916 vues

Pour passer de 75 à 50 % de production nucléaire, la France devrait maîtriser sa demande en énergie, accélérer le développement des énergies renouvelables et renforcer son réseau, analyse RTE (organisme qui assure le transport de l’électricité), qui note un impact sur le bilan carbone de la production électrique.

A l’horizon 2030, RTE étudie un passage de 75 à 50 % de la part du nucléaire dans le parc de production. La variante “Nucléaire bas” mise sur une réduction de la production nucléaire de 25 GW par rapport au scénario de référence, soit une puissance installée d’environ 40 GW.


‘La proportion d’énergies renouvelables s’approcherait ainsi de 38 %, [contre 28,5 % dans le scénario de référence] en raison du très fort développement de ces énergies mais également du scénario de consommation choisi ». Ce scénario nécessite aussi  »un renforcement significatif des capacités d’échanges transfrontaliers, avec la création de nouvelles lignes d’interconnexion amenant au doublement de la capacité actuelle ». Enfin, une puissance de 10 GW de nouvelle production de pointe ou d’effacement de consommation sera nécessaire pour maintenir un niveau adéquat d’équilibre entre l’offre et la demande, note RTE.

La consommation nationale diminue (530,2 TWh contre 554,3) mais c’est surtout le solde exportateur qui baisse fortement (1,4 TWh contre 65,9). Enfin, les estimations de CO2 émises par le secteur électrique du scénario  »Nucléaire bas » augmentent : 23,1 MtCO2/TWh contre 15,7 dans le scénario de référence.

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La production d’électricité nucléaire, qui était encore présentée comme incontournable ces dernières années, est progressivement remise en cause par les pouvoirs publics. Cette nouvelle orientation concerne également les particuliers qui devront apprendre à être plus économes en énergie.

2 Réponses pour “ RTE étudie un scénario de baisse de la production nucléaire d’ici 2030 ”

  1. Patrick Michaille le 25 juillet 2011 à 23:07

    Merci Jacques pour la transmission de ce rapport très documenté. RTE a pour mission d’équilibrer l’offre et la demande, il faut donc considérer ce rapport comme une analyse des risques de déséquilibres : soit d’offre si le nucléaire venait à baisser fortement, soit de saturation des lignes si les énergies aléatoires venaient à prendre une part trop importante dans les échanges. Il n’y a pas bien longtemps, on assistait à des manifestations dans les Pyrénées contre les projets de ligne à très haute tension transfontalières, les vents auraient donc bien changé ! On lit notamment que le facteur de charge des éoliennes est de 23% et que celui du photovoltaïque est passé de 11,4 en 2008 à 14,5% en 2010, contre 80% pour le nucléaire : un euro investi n’a pas la même valeur selon la productivité atteinte. Le tarif de rachat de l’électricité produite par « biogaz » (il s’agit du gaz de fermentation des décharges, mais ça fait moins bio quand c’est dit comme ça !) peut atteindre 134 €/MWh auxquels peuvent s’ajouter des primes totalisant 66 €/MWh, soit au total 200 €/MWh, c’est à dire 5 fois plus que le tarif de l’électricité nucléaire imposé par la loi NOME ! Une bonne nouvelle pour compenser la hausse prévue du coût de l’électricité : la fermeture des centrales à charbon et à fioul les plus anciennes.

  2. Claude bouillet le 25 juillet 2011 à 22:34

    Toutes ces statistiques scientifiques sont certainement pleines de bon sens mais la question principale demeure (plus terre à terre): Peut-on suggérer la notion d’être plus économe en énergie et compter sur la « croissance » leitmotiv de tous nos cadres politiques (toutes tendances confondues)? L’un et l’autre me paraissent incompatibles. Il est des moments où il faut choisir entre la prospérité économique (avec son plein emploi) et la préservation de la planète, surtout quand on sait que sur cette planète ceux qui n’ont pas atteint les hauts niveaux de prospérité n’aspirent qu’à un chose : Les atteindre!
    Autre question : réduire la production d’électricité nucléaire serait une résolution sage, mais que faire du parc existant dont on sait qu’il lui faudra des décennies avant d’être « oublié » ?
    Pour autant l’étude de la RTE a un certain mérite de bon sens en préconisant de tout faire pour ne pas accroitre ce parc! Méfions nous quand même des solutions alternatives bien souvent elles aussi pleines de nuisances (elles apparaitront plus tard).